Nyah, je suis dégoûté, à l'heure où je commence ce post, si la chance avait été avec moi, je serais en train de mater le dernier Ghibli. /me dég'.
Du coup, faisons un post à la réflexion bancale.
L'autre jour, je me suis rerereregardé Fruits Basket. La faute au fait qu'à remplir les descrpitions de cartes pour Animint No Sekai (un jour, je ferai un article dédié pour y crier tout mon amour), j'ai eu envie de m'y remettre, tout comme remplir les descriptions des Chevaliers d'Or m'a donné envie de regarder la partie Hadès et Lost Canvas des Chevaliers du Zodiaque. Mais passons.
Alors que j'étais tranquillement allongé sur mon lit à laisser ma gorge se rafraîchir au contact d'un breuvage éthanolisé, arriva l'épisode qui tournait autour du personnage nommé Kisa. Cette petite fille qui a une capacité non-négligeable à faire tourner la tête à n'importe quel lolicon, est devenu muette suite à de multiples brimades de ses camarades de classe qui se moquaient d'elle dès qu'elle parlait. Sans compter qu'en plus, elle s'est fait tabasser par son chef de famille. Ouip, dans le registre "gens malheureux", Fruits Basket envoie du lourd. A un moment dans l'épisode, un personnage lit la lettre d'un professeur qui se résume plus ou moins à ceci : "Pour que les autres t'aiment, tu dois d'abord commencer par t'aimer toi-même". Et là, mon esprit s'est dit : "Tiens, mais c'est un peu la conclusion de la série TV Envagelion en fait."
Sauf que dans la foulée, le lecteur de la lettre caractérise la réflexion du professeur comme : "A gerber."
Oh... WAIT !
Il est tout simplement en train de dire que Hideaki Anno a dit de la merde avec Evangelion. Et là, les personnages dévoilent leur vision du monde : "C'est que quand les autres nous disent qu'ils nous aiment, qu'on peut déjà commencer à s'aimer moi-même".
En somme, ils ne dénient pas le fait que, quand on s'aime soi-même, c'est sans doute plus simple pour être aimé les autres, par contre, il y a une nette opposition sur comment s'aimer soi-même. Dans un cas, c'est "Fais le boulot tout seul", dans l'autre, c'est "Les autres t'aident". La bonne question étant alors : Quelle vision est la plus juste ?
Bien sûr, dire qu'une vision est juste est trop manichéen comme approche. Disons, la vision qui est la plus proche de la réalité (réalité qui découle de sa vérité du monde selon Evangelion, ce qui fait que dès le début, on peut noter un biais dans mon approche. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas continuer à explorer un peu la chose).
Replaçons déjà un peu le contexte. D'un côté, on a Shinji Ikari, personnage plutôt très renfermé s'il en est, qui a ses 14 ans, de l'autre, on a Kisa Sôma qui tape dans les 12/13 ans. L'écart est peu, mais je pense qu'on peut le considérer comme suffisant, l'étape de l'adolescence a tendance à faire évoluer les gens rapidement. De ce fait, on peut aisément supposer que Ikari, bien plus en crise d'adolescence que Kisa, est bien moins réceptif aux compliments ou aux messages d'amour que peut lui prodiguer son entourage. Surtout que 90% de son entourage est constitué d'autiste comme lui, c'est pas top, il risque d'attendre longtemps les soutiens. On pourra quand même noter qu'il y en a quand même assez régulièrement tout au long de la série, principalement de Misato et parfois, de Rei. Et j'allais oublier Kaoru. D'ailleurs, on pourra noter que c'est lui qui arrive le plus à faire avancer Shinji. Si Shinji accepte aussi facilement les déclarations d'amour de Kaoru, dans le sens où, même si ça le gêne, il en apprécie la teneur, c'est tout simplement parce que Kaoru a le même âge que lui. C'est plus délicat de jouer l'adolescent boudeur/incompris dans ce genre de situation, comme Shinji le fait régulièrement avec Misato.
C'est un peu la même chose qui se passe avec Kisa, qui se fait consoler par des personnes plus proches de son âge, là où ses parents ont échoué.
...
Et c'est là, alors que je me disais que je tenais un truc intéressant, je me rappelle qu'au début de la conclusion finale d'Evangelion, Shinji passe aussi par une étape "Ah bon ? Vous ne détestez pas ? Vous m'aimez ?". Donc qu'en fait, là où je croyais voir une opposition intéressante dans la thématique d'acceptation, je réalise que les deux oeuvres délivrent le même message, mais en appuyant plus sur ce qui est le plus intéressant pour leur public.
En fait, aussi bien Natsuki Takaya que Hideaki Anno ont le même message de bout en bout. La première étape est d'accepter le fait que les autres nous aiment ou ne nous détestent pas par défaut, la seconde est d'utiliser ce fait pour commencer à s'apprécier soi-même.
La nuance ne se situe que dans la "mise en valeur" de chaque étape qui n'est finalement que la représentation du public-cible.
Dans Fruits Basket, qui vise d'abord un public féminin, la notion est la plus importante est de prouver qu'on est aimé et donc qu'on progresse principalement grâce aux autres, donc la première étape qui nous permet de nous apprécier nous-mêmes. On relève la tête avec l'aide des autres.
Dans Evangelion, qui vise plus un public masculin, le plus important est de pousser les gens à s'apprécier eux-mêmes par leurs propres moyens, que ce soit eux-mêmes qui fassent l'effort, on est plus dans la seconde étape.C'est bien connu, un homme, ça s'assume et ça préfère se dépatouiller seul, question de fierté masculine.
Ca peut paraître un peu cliché, mais c'est aussi un fait assez générique que les filles vont plus avoir tendance à pleurer entre elles et se faire des câlins pour se remonter, tandis que c'est moins courant que des mecs se fassent des câlins pour se remonter le moral. On entend plus souvent des filles se dire "Je t'aime ma copine" avec grosses embrassades à la clé, que voir des mecs le faire.
C'est étrange, car c'est un peu le stéréotype qui se mord sa propre queue. Car, de base, on pourrait croire que ses deux animes professent deux vérités différentes sur l'acceptation de soi (et j'ai couru dans le piège), alors qu'en fait, ils font uniquement la même chose, sauf qu'ils accordent une plus grosse importance à une étape différente pour répondre à la sensibilité.
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Donc Evangelion et Fruits Basket ont finalement une vision de l'acceptation de soi totalement identique, mais formulé de manière légèrement différente pour des questions de public-cible.
Si on m'avait dit que j'aurai sorti ce genre de truc un jour, j'aurai pas cru. Finalement, Evangelion, c'est rien qu'un shôjo testostéroné si on pousse un peu la logique plus loin. Mais on va arrêter là, j'en ai déjà trop fait pour aujourd'hui.
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Et je suis dég' de ne pas avoir pu aller voir Arriety. Et en plus, faut que je refoute la main sur mon CV que je n'ai plus.Et que je le refasse.
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JE HAIS LES LUNDIS.
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