Article avec du spoil par-ci et par-là sur différents shônens. Et avec de la H1N1 en option.
Soul Eater prétend au titre du nouveau shônen
AWESOME DE LA MORT QUI TUE !!!
Il y a longtemps, j'avais testé les premiers chapitres et je n'avais pas été du tout convaincu. Allez savoir pourquoi, je me suis décidé à pousser un peu la lecture, histoire qu'on évite de me dire "Ouais, mais à partir du tome XX, ça devient trop de la balle !".
Et donc, c''est devenu de la balle à un moment donné ?
Bah non. Malheureusement.
Déjà, il y avait un soupçon de négatif dès le début. En effet, le graphisme m'a plus que rebuté car je l'ai trouvé plutôt laid. Et le côté Tim Burtonien est un pur échec à mes yeux, alors qu'il est censé d'être la clé de l'ambiance. C'est le fail du gothi-loli. Puis bon, des filles qui portent encore des jupes plissées dans ce genre d'univers, c'est juste triste. L'auteur aurait pu imaginer un autre look pour l'héroïne. Mais non...Ce serait trop demander. Et ce ne sont pas les passages BOOBS qui vont plus me faire accrocher à la chose. Le côté assez dynamique du dessin compense un peu cette déception, mais les cadrages n'offrent rien d'exceptionnel, du classique. Bref, rien de convaincant du côté du dessin, à part certains dessins qui ont un côté malsain assez réussi parfois. Je pense entre autre au combat entre Chrona et Malka où j'ai trouvé un peu hard le coup "Youhou, je te fais glisser ta face sur le côté effilé de ma faux avec un air de taré". Mais bon, on va mettre ça sur le côté "Je suis un vieux con et ça me choque que des mômes puissent voir ça", donc c'est 'irrevelant' comme critique. Par contre, j'ai particulièrement aimé le passage en crayonné pour faire de l''insanity' que j'ai trouvé particulièrement réussi. Sauf qu'une réussite d'une dizaine de page sur des milliers d'autres, ça ne suffit pas à sauver la totalité de la chose.
C'est donc correct, mais sans plus. Le design des persos est de la même veine. Ca manque d'
originalité toussa.
Et leur caractère ? Et bien, l'auteur les a plutôt réussi d'un certain point de vue. Il leur a donné quelques traits de caractère qui permettent de faire des running-gags tout au long de l'histoire. Sauf que... Que quand on accroche pas à l'humour, le
running-gag (ce lien contient une référence à Haruhi l'air de rien) tombe méchamment à plat. Régulièrement. Très, très régulièrement. Toutefois, tout n'est pas si sombre. Il y a au moins un personnage qui tire son épingle du jeu de façon efficace : Black Star. Chose marrante, c'est le personnage que j'ai le plus détesté à la base. Il est supra-relou à fanfaronner sans cesse. Sauf que le côté finit par faire passer la pilule et, de lourd, il est passé au statut envié de supportable. Mais ce qui a fini de jouer en sa faveur, c'est le fait que, sur 15 volumes, c'est le seul personnage qui donne une impression d'évolution. On le sent évoluer, grandir, mûrir. Et ce point est clairement positif. Il faut reconnaître que sa némésis est un homme qui en jette un minimum et qui le pousse dans ses retranchements. Sans elle, il serait resté dans le trou des héros passables. Mais voilà, il est sauvé. Le deuxième personnage qui m'a plu est cette fois un personnage secondaire qui m'a fait penser à Shikamaru dans Naruto, le personnage le plus potable de cette série. Ce personnage secondaire est un binoclard à tendance nerd et amoureux. Rien qu'avec ça, il part avec un capital sympathique non négligeable pour otaku/geek. Son utilisation est bien amenée et on prend plaisir à le voir vivre sa vie et se battre pour celle qu'il aime. Une réussite sans aucun doute possible à mes yeux.
Un des points positifs du manga reste quand même le fait que les personnages secondaires ne sont pas trop nombreux et pas là pour remplir les blancs, rajouter 541564 combats et sans évolutions possibles (oui, je pense à Bleach en l'occurrence, qui a bô posséder plein de personnages secondaires, plus le temps passe, moins leur intérêt est prégnent, au contraire...). De ce côté-là, il n'y a pas grand chose à reprocher à l'auteur, il gère bien ses troupes.
Il ne reste donc que le scénario. Et là... Mouerf, bof. Les "pouvoirs" des héros donnent une sale impression de resucée de Shaman King en bien moins réussi. Et le manga a réussi à me faire facepalmer dans les derniers chapitres sortis. Pourtant, ça partait pas trop mal au début. Un GRAAAAAAAAAANNNNNNNDDDD méchant s'échappe et on se dit que ça va faire un peu comme avec Orochimaru dans Naruto, ils vont passer leur temps à le poursuivre. Ca pouvait être barbant sur la durée, mais finalement l'auteur contourne intelligemment la chose en faisant intervenir des sous-fifres costauds et assez intéressants tout en mettant un troisième camp en jeu, histoire de compliquer les règles. Ce qui n'empêche pas qu'il enfonce aussi des clichés à coup de marteau. Je pense entre autre au personnage de Chrona aka "Oh, je suis un e fille sadist qui tue à tout va, mais en fait, je suis toute triste et toute seule au fond de moi-même, heureusement que l'héroïne va venir me sortir de ma bêtise !". Mais bon, comme on s'y attendait inversement autant qu'une de mes connaissances ait été capable de couper une mouche en deux à plusieurs mètres de distance avec un Opinel (véridique), ça passe. Naon, là où le manga commence à marquer ses premières faiblesses, c'est quand on découvre que "Oh My Haruhi, le chef des gentils a fait des trucs pas clairs dans le passé !!! Oh My Haruhi, c'est affreux !"
Notez qu'au point où en est rendu l'histoire, on en sait encore rien, juste quelques indices avec marqué "TRUC LOUCHE HERE" en Arial 140. Un peu comme quand le Kid fait du level-up, son papa semble accuser le coup ( j'ouvre les paris : qui parie avec moi que quand le Kid aura toutes ses bandes autour de la tête, le papa shinigami, il meurt ? ).
Encore, ça, ça passe. Mais voilà, il y a encore autre chose.
Il y a
UN GRAND MECHANT MACHIAVELIQUE QUI AGIT DANS L'OMBRE ET QUI EST SUPER PLUS FORT QUE TOUT LE MONDE ET QUI SORT DE NULLE PART. Et là, j'ai facepalmé. Sérieusement. On a déjà un grand méchant super-balaise, super-puissant, quel intérêt de foutre un méchant machiavélique ??? Qui en plus dit qu'il va contrôler le grand méchant super-balaise ? Genre le grand méchant super-balaise, tel que c'est parti, bah il va être contrôlé par une merde par le méchant machiavélique, qui sait tout, connaît, sait tout faire et est encore plus puissant que le grand méchant censé être super fort.
On se retrouve avec un perso inutile qui va amener son lot d'ennemis inutiles. Yeaaaahhhh..... Passionnant. Ou comment rallonger une intrigue inutilement.
Et puis surtout, ça commence à me gaver ce genre de persos. Vous savez le genre de méchant qui manipule tout le monde, qui est trop fort et qui fait du Light Yagami, sauf qu'on apprend tout qu'une fois qu'il se découvre.
Voilà quoi....
Au moins, avec le charismatique Light en image ci-dessus, ce côté-là n'était pas trop abusé, vu qu'on nous explique tout au fur et à mesure pour la majorité des actions.
Sauf que dans les shônens maintenant, il FAUT qu'il y ait un méchant caché qui manipule tout le monde pour atteindre ses buts. Sauf que puissant comme il est, il aurait sûrement été plus efficace pour lui de filer droit au but plutôt que de monter les plans les plus casse-gueules au monde et complètement improbable. Il est censé être super-fort, mais quand on voit à quoi en est réduit le méchant machiavélique pour réussir à DOMINER LE MOOOOOOOOOOOONDE, ils font vraiment tiep. Au début, ce type de méchant ne me gênait pas. J'avais particulièrement aimé le passage dans Bleach où Aizen avait laissé tomber son masque et prit tout le monde de court. C'est le meilleur passage de Bleach à mes yeux. Et puis après Naruto s'y ait mis aussi, avec bien moins de réussite. Non, mais sérieusement Madara quoi :|
Dans le genre "AHAHAHAHAH, j'ai manipulé tout le monde, je suis trop fort et personne n'avait rien vu", ça fait vraiment comme un cheveu sur la soupe alors que la série reprenait un peu en qualité. Alors quand j'ai vu arriver ce type de méchant dans Soul Eater, j'ai facepalmé comme le
Commandant Picard dans ses plus grands moments. Oh certes, on en connaît bien peu sur lui, mais c'est déjà amplement suffisant. C'est juste un gros dieu puissant. Pourvu que je me trompe...
Car ce type de méchant me gonfle HENAURMEMENT maintenant. Ils sortent de nulle part, sont de purs deus ex machina, en résumé, de vraies plaies. Si au moins, ils étaient mis en place petit à petit dans l'histoire, qu'ils donnaient l'impression d'appartenir à l'univers, que le lecteur a quelques possibilités de deviner sa véritable nature, ça peut passer (genre, pour Bleach, ça passe parfaitement justement parce qu'on suit une mini-enquête policière au moment des faits et que la base même du monde dans lequel les héros évoluent est en train de se casser un peu la gueule avec des persos qui trahissent les lois de leur société, sans compter que Bleach ne possédait pas encore de grand méchant, donc un grand méchant machiavélique, why not ? ), mais là, on se retrouve avec un combo avec grand méchant fort et grand méchant fort et machiavélique qui tombe comme une marmotte dans de la gacodoue, ça fait un gros *SPLOTCH* qui salit les bottes... Et quand je vois cette tendance dans le shônen, j'ai envie de hurler : "MAIS PUTAIN, UN MECHANT, CA SUFFIT BORDEL !", ou alors faire comme dans One Piece, où chaque méchant est indépendant les uns des autres ce qui permet de mettre des méchants différents dans des arcs différents sans qu'on en ait pour autant l'impression que l'auteur se marche sur les pieds. Là, dans Soul Eater, j'ai l'impression que l'auteur se marche sur les pieds. Un peu le même problème que D. Gray Man d'ailleurs, qui a pourtant un grand méchant clairement défini, mais rien que le fait de dire qu'il ne connaît pas les capacités d'évolution des sous-fifres qu'il utilise, présage du pire à mes yeux. Et pis bon : "je suis un conte millénaire qui vient de l'infini et l'au-delà, qui voyage à travers les dimensions, et possède plein de pouvoirs, mais je ne connais pas mes sous-fifres plusieurs milliers d'années après les avoir utilisés" ROH LOL.
C'est dans ces cas-là que je regrette un peu les shônens plus anciens qui offraient à la fois plus de maîtrise dans leurs méchants, au prix d'un scénario plus simpliste certes. Mais on parle de shônen là, le scénario n'est rarement le point fort dans la catégorie mainstream des shônens. Mais bon, prenons Dragon Ball. Au moins, c'était simple. Et ça marche parfaitement encore. Un méchant. Méchant veut tuer humains/dominer planète. Tuer méchant. Méchant suivant. OK, ça devenait quand même relou sur la fin. Mais, c'était la même chose pour Saint Seiya et franchement, ça dérangeait personne, je doute qu'on soit maintenant obligé de faire des choses aussi compliquées du côté des méchants. Un méchant bête et méchant, ça peut parfaitement fonctionner, suffit de voir le succès de One Piece où ils sont par paquets de 12 et ça plaît.
Ou alors si on veut mettre ensemble plusieurs types de méchant en même temps, il faut amener la chose progressivement et efficacement et pas nous balancer des trucs tout faits à la face qui donnent une impression de nainwak au récit (dans le genre de truc réussis, il y a
ce texte sur Calvin et Hobbes auquel il faut passer outre les fautes d'orthographe). Dans ce registre-là, je pense que Fly aka la quête de Dai est parfaitement réussi. Il y a plein de méchants différents pour tous les goûts, ils sont présents dès le début et on ne ment pas sur leur existence, et le tout donne une bonne impression de
cohérence ce qui donne une image positive de la série vu qu'on sent que les auteurs savent plus que la moyenne où ils veulent nous mener. Comme quoi, avec un peu de jugeotte et de technique, on peut parfaitement maîtriser ses méchants. Et la tendance actuelle à faire des méchants cachés qui sortent de nulle part...
CA
ME
GAVE.
Alors en combo, avec le mode gothique qui se veut un plus sombre que la moyenne... Ca fait rager.
Pourquoi ?
Parce que faire des dessins qui doivent consommer des hectolitres d'encre de chine pour rendre l'univers plus sombre, c'est pas forcément néfaste. Le souci, c'est que faire un univers où on colle des persos interchangeables avec n'importe quel autre shônen, c'est du fail. Quel intérêt de faire un univers gothique si c'est pour retrouver des persos aussi stupides/neuneu/naïfs que dans Naruto ? Quel... Intérêt ? C'est interdit dans la charte du shônen de filer un peu plus d'épaisseur aux personnages ou quoi ?
Surtout qu'ils suffiraient d'injecter un zeste de Berserk dans les personnages pour qu'on ait quelque chose de vraiment intéressant. Mais non. Du coup, l'intérêt du manga s'étiole plus vite que le vent d'automne arrache les châtaignes des arbres, gentes châtaignes chaudes qui serviront à nous réchauffer dans les frimas de l'hiver.
C'est assez dommage au final. Surtout que des fois, l'auteur s'en sort pas trop mal parfois. Je pense par exemple à l'identité du coupable du meurtre de BJ - si j'étais mesquin, je citerai je-sais-plus-qui qui disait qu'une bonne intrigue policière doit pouvoir permettre au lecteur de trouver l'identité AVANT la fin de l'enquête, ce qui suppose d'avoir tous les éléments en main, mais c'est vraiment pour placer une critique.
Donc voilà. Soul Eater est une série globalement moyenne. Un peu comme l'est assez souvent Naruto, sauf que ce dernier a pour lui le mérite d'avoir quelques passages bien trouvés qui redonnent envie de continuer la série de temps à autre. J'ignore si je continuerai à la lire. Elle me semble franchement dispensable. Au moins, s'i fallait trouver un dernier côté positif pour remonter le niveau, je dirai que l'héroïne n'est pas cruche. C'est suffisament rare pour être souligné.
Qui a dit
Sakura ?